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Le Chimborazo est le plus haut sommet du monde !

Cela s'appelle redécouvrir le fil à couper le beurre ! Deux articles, l'un dans les colonnes du Figaro et l'autres du Monde relatent que l'on vient de constater que le Chimborazo est le sommet le plus excentré du globe ! Wow, quelle découverte ! Pas besoin d'une batterie d'experts. Dans les Annales de 2002, un article a été écrit sur le sujet par Yves Peysson, ancien Pdt du GHM, disant exactement la même chose. Hein ! Quoi ! Sans grimper là-haut ? Si justement il y est allé, mais c'est en faisant un peu de géographie élémentaire qu'il est arrivé à ces conclusions audacieuses, sachant que ce sommet est sur l'Equateur géographique, et comme la Terre est déformée par sa rotation, c'est bien le point le plus excentré du globe. Quelques calculs simples de géométrie sans prétention. Mais en lisant bien cet article qui est donné ci-dessous, il y a d'autres surprises étonnantes sur la question de l'altitude. Tout est une question de définition en fait ! Donc, l'Everest reste le plus haut sommet du monde selon une définition, et le Chimborazo selon une autre. Mais il y a d'autres sommets très intéressants à ce sujet !

Voici l'article publié en 2002 !


L'Everest vu du haut, et vu du bas...

L'Everest, la plus haute montagne du monde
par Yves Peysson

Les extrêmes ont toujours exercé sur les hommes une fascination, comme si ceux-ci
leur permettaient de mieux borner l'univers quotidien. L'Everest de ce point de vue
ne déroge pas à cette règle, et pour le commun des mortels, représente le plus haut
point du globe, une sorte de référence absolue excluant par principe toute
discussion. Pourtant, avant d'attribuer à cette montagne le célèbre qualificatif de
“toit du monde”, il convient de préciser quelques définitions géographiques. Pour
les esprits curieux, il est également tentant de comprendre la genèse de ce
gigantesque tas de cailloux, et de s'interroger si cette splendeur de la nature est
susceptible de poursuivre son ascension vers les cieux.
Si vue de l'espace, la Terre est bien une “orange bleue” comme l'écrivait de
manière poétique Paul Eluard, sa forme est cependant légèrement écrasée aux pôles,
comme si un géant l'avait serrée trop fort entre ses doigts. En effet, alors que les
lois de la gravitation voudrait que la Terre soit une sphère parfaite, celle-ci présente
un aplatissement aux pôles en raison de son mouvement de toupie, les matériaux
dont elle est constituée ayant une certaine plasticité à cette échelle. Le rayon
équatorial du globe – 6378.1 km – est ainsi plus grand de 21 kilomètres environ que
le rayon polaire – 6356.8 km. Cette déformation est évidemment graduelle en
fonction de la latitude, et aux tropiques, et là où trône la montagne des montagnes,
le déficit atteint une dizaine de kilomètres. Dans ces conditions, que signifie cette
fameuse altitude de 8850 mètres (29035 ft) récemment réactualisée par
triangulation GPS1 ? L'Everest est-elle donc la plus formidable excroissance du
globe ? A cette question digne de “Question pour un Champion” , la réponse est
négative. En effet, le point le plus excentré du globe est le Chimborazo situé en
Equateur (6310 m, 20702 ft) par l'effet combiné de sa haute altitude et de sa basse
latitude, alors qu'en terme d'altitude il ne se place qu'à la centième position ! Dans
le cas de ce magnifique volcan gravi pour la première fois par le célèbre alpiniste E.
Whymper, la référence géographique est placée au centre de la Terre, en son
barycentre selon le terme technique exact, par lequel passe son axe de rotation. La
déformation de la Terre vole donc à l'Everest le titre de plus belle excroissance.
Mais qu'importe, si le point de repère altimétrique est pris au niveau moyen de la
mer à la latitude de l'Everest, celui-ci gagne alors légitimement ses galons de plus
haute montagne du monde. L'altitude de l'Everest est donc une quantité locale, qui
1 GPS: Global Positionning System, est un ensemble de satellites en
orbites géostationnaires à une distance de 36000 km environ, permettant
un positionnement absolu de chaque point du globe (altitude, latitude,
longitude) par triangulation.
dépend ainsi du niveau des eaux. Si les caprices climatiques font remonter ce
dernier significativement, l'Everest sera ainsi impitoyablement amputé de quelques
mètres, mais compte tenu de l'écart avec ses principaux sommets rivaux, le K2 au
Pakistan (8611m, 28250 ft) ou le Lothse au Népal son proche voisin (8516 m,
27940 ft), tous situés à une latitude similaire, le toit du monde n'est pas prêt de
perdre sa couronne...Et cela même si à l'occasion d'une panne de batterie, on a cru
un instant que le K2 situé au Pakistan dépassait de 11 m l'altitude de l'Everest... A
cette époque, les propagandes nationalistes des différents pays concernés s'étaient
emparées du sujet avec véhémence, tandis que l'information erronée faisait la une à
travers le monde, du Times magazine au New York Times, en passant par le très
sérieux Rising Nepal !
Malgré les progrès technologiques considérables de ces dernière années, la question
de l'altitude de l'Everest, autrefois appelé Pic XV est loin d'être tranchée, n'en
voulant pour preuve la polémique qui débuta à la récente annonce de sa nouvelle
évaluation co-financée par la « National Geographic Society » et le musée des
Sciences de Boston aux USA. La nouvelle mesure effectuée le 5 mai 1999 fut
dévoilée le 11 novembre de la même année par Bradford Washburn, membre
d'Honneur du GHM en personne, lors de la 87ème assemblée générale annuelle de
l'American Alpine Club. L'altitude de l'Everest gagnait alors 2.1 m par rapport à la
dernière estimation reconnue, effectuée en 1954 par l'« Indian Survey ». Mais le
Ministère du Tourisme népalais contesta immédiatement ce résultat, considérant
que la référence altimétrique du niveau de la mer prise en compte dans le calcul
était erronée, malgré les précautions prises par les auteurs... La sensibilité politique
est nettement à fleur de peau, alors que ce résultat vient au contraire souligner
l'excellence des techniques de triangulation utilisées en 1954, l'altitude de l'Everest
ayant été estimée à cette époque à partir de la moyenne de celles de 12 repères
différents placés autour de la montagne. L'incertitude sur la mesure d'alors était de
5 m environ, alors qu'avec la nouvelle technique, elle n'est plus qu'une fraction de
celle-ci. Au-delà de la dimension émotionnelle attachée à la valeur symbolique de
l'altitude, cette expérience révéla une donnée bien plus importante pour les
géographes et autres géologues: l'Everest se déplace vers le nord-est, à la vitesse
impressionnante de 6 cm par an, confirmant ainsi la puissante poussée tectonique de
l'Inde déduite de la topographie générale de l'Himalaya, mais surtout la quantifiant
localement. De même, on estime que l'altitude de l'Everest augmente de 3 mm par
an (à 2mm près !), ce qui signifie que cette belle montagne a gagné 30 cm (1 ft)
environ depuis sa découverte en 1852 par Sir Georges Everest qui avait été nommé
en 1823 à la tête de la mission de « Indian Survey » pour mesurer l'Himalaya
(« Great Trigonometrical Survey of India Base Points »). Mais rien ne dit que cette
ascension fut régulière. En effet, le séisme de Bihar au Népal en 1934 dont
l'épicentre était situé à 20 km au sud de l'Everest environ, a très bien pu provoquer
une brutale variation de son altitude (augmentation ou baisse d'ailleurs), en raison
de sa magnitude considérable, M = 8.1 sur l'échelle de Richter. De ce point de vue,
l'altitude de l'Everest n'est pas une donnée géophysique intangible, bien au
contraire, mais révèle la dynamique sous-jacente des continents, qui dans cette
contrée du monde est presque visible sur des temps historiques !
Il est amusant de souligner les conditions acrobatiques dans lesquelles les premières
mesures de l'altitude de l'Everest eurent lieu. Celles-ci commencèrent dès 1810, les
anglais étant fascinés par cette extraordinaire chaine montagneuse au nord de
l'Inde, alors colonie britannique. A cette époque, les mesures effectuées par le
Colonel Crawford, puis en 1812 par le Capitaine Webb avaient déjà permis
d'estimer que certains sommets dépassaient 7600 m (25000 ft) même si la mesure
était d'une faible précision en raison de l'incertitude de l'ordre de 300 mètres sur le
niveau moyen de la mer. L'Everest n'étant plus accessible aux géographes à partir
1846 conséquence de la guerre perdue contre le Népal, ces derniers évaluèrent son
altitude à partir d'audacieuses triangulations effectuées en grimpant sur de grandes
tours de 5 à 10 mètres de haut situées à plus de 160 km au Sud. Au lever du soleil,
la distance horizontale était d'abord évaluée, puis plus tard dans la matinée, vers 8-
10 heures, c'était le tour de l'angle vertical pour déterminer l'altitude. En répétant
ainsi ces mesures depuis différents points d'observation, la précision de la mesure
était de l'ordre de 150 m environ (500 ft), l'erreur commise provenant
essentiellement de la différence de réfraction de l'air, entre le petit matin, et le reste
de la journée, lorsque la température de l'atmosphère augmente sous l'influence des
rayons solaires ardents au niveau des tropiques. Pour améliorer les résultats, et
compenser l'éloignement des topographes imposé par les raisons politiques et
stratégiques, on en vint même à développer des modèles mathématiques
d'atmosphère ! La science trouve ses fondements dans des origines parfois bien
cocasses... Les premières vraies mesures de l'Everest furent effectuées par J. W.
Armstrong en 1847, mais malheureusement il ne termina jamais ses travaux. S'il les
avait achevé, il aurait trouvé une altitude de 8778 m (28800 ft), commettant ainsi
une erreur de moins de 1% par rapport à la valeur exacte de 1999, et ce malgré les
moyens de fortune de l'époque. Nos ancêtres savaient bien calculer ! Entre 1849 et
1850, J.O Nicholson tenta d'estimer à son tour l'altitude de l'Everest par une autre
méthode, basée sur l'emploi de 24 théodolites placés en 6 points différents, à 190
km de l'objectif. C'est à cette époque précisement que l'Everest fut dénommé
pointe XV dans les registres en place de pointe V. Après de nombreuses
controverses circonscrites à la sphère des spécialistes, le pic XV fut officiellement
sacré la plus haute montagne du monde en 1852, avec une altitude de 8839 m
(29000 ft). On lui donna le nom de Mt Everest, en l'honneur de celui qui était
devenu entre-temps le directeur de l' « Indian Survey ». Juste récompense
scientifique, même si dans le coeur des népalais ou des chinois, ce sommet prenait
pour nom Sagarmatha ou Chomolungma. Il est intéressant de noter que d'autres
contre-mesures furent effectuées entre 1880 et le début du vingtième siècle. Elles
n'apportèrent aucune amélioration significative, confirmant simplement que
l'Everest était la plus haute montagne du monde. Les modèles de réfraction de l'air
s'étant amélioré, l'Everest gagna environ 24 m (80 ft) en 1928, rien de bien
significatif ! Un triangulation plus précise effectuée en 1952-53, l'année de son
ascension ramena son altitude à 8848 m (29028 ft), valeur universellement connue,
et reconnue jusqu'à la révision récente de 1999. Cette valeur avait d'ailleurs été
confirmée par des mesures chinoises effectuées indépendamment. Il subsiste
encore quelques sujets de discussion, à savoir notamment si l'on prend la référence
altimétrique dans l'océan indien ou dans la mer jaune, mais on rentre ici dans un
débat technique qui dépasse largement le cadre de cet article. Même la nouvelle
valeur de 1999 est contestée, en référence à la hauteur de neige sur la pointe
sommitale, ou la position des satellites. La polémique ne finira donc certainement
jamais...
Il est commun de confondre altitude et dénivelée. L'Everest étant placé au coeur du
massif de l'Himalaya, celui-ci est en fait une ultime pyramide posée sur un niveau
moyen du terrain déjà très élevé. Si l'on prend comme référence l'altitude moyenne
du plateau tibétain qui borde le versant nord de l'Everest, le dénivelée n'excède pas
4000 m, ce qui reste somme toute plutôt banal. A titre indicatif, l'altitude de
Sallanches n'est que de 200m au pied même de notre fière taupinière qu'est le
Mont-Blanc, qui culmine 4500m plus haut ! Nous n'avons donc pas à rougir de nos
Alpes. Parmi les plus impressionnants dénivelés du monde, celui constitué par
l'arête du Daulaghiri gravie pour la première fois par une expédition japonaise, et
reprise en technique alpine par les français Pierre Béghin et Jean-Noël Roche
consitue certainement une référence. De la profonde et étroite vallée de la Kahli
Gandaki décrite dans « Annapurna 1er 8000 » par Maurice Herzog, jusqu'au
sommet un peu en aval du village de Tukucha, le denivelée atteint environ 6000m !
Mais la palme en ce domaine revient probablement au Mt McKinley (également
dénommé Denali) en Alaska, la base de cette formidable pyramide isolée ayant une
altitude voisine de 200m, alors que son sommet culmine à 6194 m (20320 ft).
L'Everest en prend donc une fois de plus pour son grade ! Mais le propos n'est pas
ici de désacraliser cette extraordinaire montagne qui symbolise sans ambiguité le
plus puissant mouvement de surrection terrestre formé par la chaine himalayenne.
Cette analyse très sommaire permet cependant de relativiser la place de ce sommet
exceptionnel dans l'inconscient collectif et de montrer que si la recherche des
extrêmes peut constituer une motivation pour gravir les montagnes, il faut veiller
attentivement à ne pas faire de confusions. Altitude, dénivelée, distance au centre
du globe, tous ces critères topographiques aussi exceptionnels soient-ils ne
remplaceront jamais la dimension esthétique d'un sommet. Dans ce registre,
l'appréciation de chacun est unique et incomparable, et les alpinistes friands de
records pour se comparer à leurs congénères par le truchement des montagnes
devraient porter une réflexion bien plus approfondie sur cette question.
Sachant que l'Everest est bien le plus haut sommet de la chaine himalayenne, il est
alors instructif de comprendre comment une telle altitude a pu être atteinte, et quel
est l'avenir probable de cette montagne. On change ici d'echelle temporelle, et on
se place d'emblée dans des temps géologiques, où la place de l'homme devient
marginale. Comme Ursula Andress dans un célèbre « James Bond », l'Everest a
surgi des eaux ! L'analogie audacieuse s'arrête -là, bien qu'elle puisse reposer sur
certaines courbes admirables, comme le faisait remarquer Maurice Herzog, lyrique,
dans son dernier roman, « Un autre Annapurna »... Il faut en effet replacer
l'Everest dans le grand mouvement général de surrection du massif Himalayen.
Les scientifiques pensent qu'il y a 200 millions d'années environ (ère secondaire,
permien), l'Inde était une île aussi grande que l'Australie, située au sud de l'actuelle
ligne équatoriale. L'Asie au nord était séparée de l'Inde par une mer dénommée
Téthys. Selon la théorie de la formation des continents défendues par Alfred
Wegener, les mouvements de convection internes du manteau terrestre à l'origine
de la tectonique des plaques ont conduit l'Inde à dériver progressivement vers le
nord-est, à une vitesse très élevée de l'ordre de 15 centimètres par an. Il y a environ
65 millions d'années (Eocène)
les fonds marins commencèrent à se soulever, puis une première chaine de
montagne émergea, conséquence de la formidable collision entre les deux
continents. Dans ce mouvement général, les sédiments marins furent plissés et
métamorphosés par le fait de l'énorme pression exercée au fil du temps. Il en reste
ainsi de nombreuses traces , en témoigne la fameuse bande jaune de calcaire marin
qui trône à plus de huit mille mètres dont est formé l'Everest. En dessous de cette
couche superficielle, on retrouve le fameux gneiss noir, roche hautement
métamorphique de l'ère primaire précambrienne, vieille réminiscence du plateau
continental original, qui a été écrasé dans le processus de constitution de la chaine
himalyenne. Il y a 25 millions d'années, (Miocène), le choc des titans s'accentua,
duquel est né pleinement la chaîne de l'Himalaya hérissée de pics audacieux encore
relativement peu affectés par l'érosion. Enfin, la dernière phase de construction
intervint il y a 600.000 ans environ d'après l'étude des terrains, véritable
bibliothèque géologique. La friction engendrée par le passage de l'Inde sous le
continent asiatique a alors considérablement ralenti sa vitesse de dérive, qui n'est
plus que de quelques centimètres, comme cela fut confirmé récemment par mesure
GPS. L'altitude moyenne de l'Himalaya augmente néanmoins encore
régulièrement, de quelques millimètres par an, et de ce point de vue, cette chaine de
montagne est toujours très active géologiquement, d'où la fréquence élevée de
séismes, au voisinage de l'Everest notamment.
On ne peut comprendre cependant la spécificité unique de ce massif, à savoir les
altitudes exceptionnellement hautes atteintes, si l'on fait abstraction de la nature du
processus en jeu. En effet, à la différence de toutes les autres chaines montagneuses,
l'Himalaya résulte de la collision entre deux continents, qui ont, comme tous les
continents, une densité moyenne plus faible que celle des fonds marins, puisqu'ils
émergent des eaux. Au même titre que des blancs d'oeufs qui flottent sur de la
crème anglaise ! Lorsque l'un d'entre eux tente de passer sous l'autre, l'épaisseur
de croûte terrestre peu dense augmente alors substantiellement, et le niveau moyen
des terres émergés s'élève d'autant. Ce mécanisme physique très simple est sans
équivalent sur le globe. En effet, dans les Andes par exemple, les altitudes sont plus
modestes car c'est de la matière dense – celle des fonds marins – qui se glisse sous
le continent sud-américain peu dense, phénomène de subduction, et celle-ci tend
donc à plonger dans les profondeurs du globe, à l'inverse de l'Inde qui flotte sur le
manteau terrestre, avec l'Asie au-dessus d'elle... Drôle d'échaffaudage... ! Des
calculs récents ont cependant montré que l'Himalaya a presque atteint son altitude
maximale moyenne malgré la poursuite du lent déplacement de l'Inde sous le
continent asiatique. En effet, plus la pression verticale exercée sur le manteau
terrestre par l 'énorme masse des deux continents entassés l'un sur l'autre est
importante, plus l'ensemble tend à s'enfoncer progressivement dans les entrailles de
la Terre, selon la loi physique de notre viel ami Archimède. Le manteau terrestre se
comporte en effet comme un simple fluide à cette échelle. Dans le cas précis de
l'Everest, la pression isostatique exercée est telle que son altitude est voisine de la
limite théorique maximale, à quelques centaines de mètres près, à condition que cet
ultime mouvement de surrection soit suffisamment rapide pour ne pas être
compensé par les inexorables ravages de l'érosion. Bref, l'Everest est bien une
montagne extraordinaire du point de vue tectonique.
La signature de ces évènements géologiques est clairement visible dans la région de
l'Everest. Notamment l'Himalaya de Thetys, en souvenir de l'ancienne mer
disparue, et le haut Himalaya. A ces phénomènes globaux viennent s'ajouter des
effets locaux liés à l'arrangement des roches et des failles. La complexité du terrain
est immense, et sa compréhension est loin d'être achevée. Les géologues français
ont largement contribué à la compréhension des phénomènes en jeu, emmené
notamment par l'Abbé Pierre Bordet, qui participa entre autre à l'expédition du
Makalu en 1955, cinquième plus haut sommet du globe, et voisin de l'Everest. Il
reste toujours une école française très active de géologie de l'Himalaya, qui rejoint
les alpinistes dans le cadre du Comité Scientifique du Club Alpin Français.
D'intéressants projets conjoints ont ainsi vu le jour, scientifiques et sportifs à la
fois, comme la récente tentative d'ascension de l'Himlung Himal près du Manaslu
en 1997, toute jeune montagne granitique de plus de 7000 m (22965 ft) agée de
moins de un million d'années et dont l'altitude croît à une vitesse exceptionnelle de
plusieurs centimètres par an. Un autre Everest en gestation ? Qui sait ? Rendez-vous
pris dans quelques milliers de siècles !


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Actu proposée par Yves SAVOYE-PEYSSON

Mise en ligne le samedi 09 avril 2016 à 19:46:54

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