La Tribune du G.H.M.

Leopold Pálenicek alias 'Polda' - un géant méconnu des Tatras

Après la série noire des décès survenue ce printemps je vais parler d'un alpiniste vivant !

Après les frères Pochylý (dossier GHM du 30.12.2017), Ondrej Belica et Igor Koller - Leopold Pálenicek est une légende vivante en République Tchèque. Rendez vous au refuge du Lac Vert dans les Tatras - on vous indiquera ses voies d'escalade notables... mais pas commodes.

Léopold naît le 16 août 1941 à Uherské Hradiste dans la région de Zlin en ex Tchécoslovaquie, une des prisons des peuples instaurée par l'Union Soviétique. Il commence l'escalade en 1964. Il ouvre 104 voies sur les falaise de grès, notamment dans la région d'Ardspach. Dans les Tatras il parcourt 65 nouvelles voies dont 25 en hiver, 30 premières hivernales.

Il grimpe aussi dans les Alpes Juliennes et les Dolomites (20 itinéraires d'envergure - entre autres : Philipp Flamm à la Punta Tissi, Carlesso-Menti sur la Torre di Valgrande). Il ouvre également des voies nouvelles sur la Dent Blanche et le Cervin (face ouest).

Dans le Caucase il gravit le Catyntau, le Krumkol et le Mizirgi.

En 1974 il effectue la première hivernale de Salathe Wall dans le Yosemite.

Par ailleurs il signe quelques voies nouvelles dans le Hoggar et au Sinaï.

Il se rend au Pamir (Pic du Communisme -aujourd'hui Pic Ismail Samani - par la le pilier Burevestnik) et dans l'Hindou Kouch (gravissant tous les - quatre - sommets du Noshak). Il réalise également la première de la face ouest de Bhagirathi III.

Pálenicek reçoit le titre de « Maître des Sports », distinction pratiquée dans certains pays de l'Europe Centrale. Comme le disent les alpinistes slovaques et tchèques « Polda » est un homme modeste. Il cotait ses voies avec prudence, ayant conscience qu'une nouvelle ère d'escalade arriverai. En Pologne nous avions le même problème. Voytek Kurtyka avait élaboré son échelle des difficultés qui élargissait le 6 sans jamais le dépasser. Selon Leopold ses voies les plus difficiles ne dépassent pas le V sup (!).

Pendant notre rencontre dans les falaises d' Ardspach en 1980, Polda m'a expliqué son système des cotations. Il était similaire au modèle américain qui considérait le ED comme le nec plus ultra. J'ai fait quelques couennes qu'il avait coté IV sup. Et ce n'était pas de la tarte! Je lui ai demandé : c'est du combien ? Il me répondit avec son sourire énigmatique : « IV sup, mais c'est un peu chiant ».

Sa légende se propageait vite de l'autre côté des Tatras, en Pologne. Désormais nous savions que dans les IV sup de Pálenicek il fallait redouter le pire. Plusieurs grimpeurs de haut niveau le confirment encore aujourd'hui.

Sources : Wikipedia, lezec.cz

 

 


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Article proposé par Piotr PACKOWSKI
Mis en ligne le vendredi 08 mai 2020 à 10:47:02

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